Caroline de KERGARIOU se présente aux élections de la SACD en tant qu'administrateur du répertoire de fictions radiophoniques ; fictions qu'elle écrit très régulièrement pour France Inter. Votes électroniques à partir du 19 mai prochain.
Voici sa déclaration d'intention :
DECLARATION D'INTENTION
Chers associés
C'est par le plus grand des hasards, au milieu des années 2000, que j'arrive à la radio : à l'époque le média en question ne m'évoque rien d'autre que postes à galène et Appel du 18 Juin ! Autant dire l'Age de Pierre pour quelqu'un qui vient de la télévision...
Pourtant très vite je découvre à quel point je me suis trompée ! La radio est entrée dans l'ère numérique avant la télévision, elle est aujourd'hui le plus moderne des médias et sa fiction gagne en audience chaque jour.
L'œuvre radio (et l'auteur radio qui, comme d'autres auteurs, souffre, sans jeu de mots, d'un déficit de visibilité) n'en bénéficie pas pour autant. Les diffuseurs mettent en avant l'info, les magazines... jamais la fiction. Pourquoi ? Mystère... La presse, à quelques notables exceptions près, ne parle jamais des fictions radio. Pourquoi ? Mystère...
Amener les médias, à commencer par la radio elle-même, à découvrir la fiction radio, à la promouvoir au même titre que les autres œuvres audiovisuelles ou celles du spectacle vivant, est un travail impossible pour les auteurs pris isolément. Seul le poids de la SACD peut faire bouger les choses.
Voilà le chantier que je souhaite entreprendre en tant qu'administrateur radio : convaincre les médias que la fiction radio est ultracontemporaine et qu'ils trouveront leur intérêt à en parler ; et déjà commencer par inventer un autre terme : fiction sonore ou création radiphonique fleurent encore bon la TSF de Grand-Papa (et si on lançait un concours auprès des membres de la SACD ?). Puis, pourquoi pas, rencontrer les radios privées, lesquelles, à une époque lointaine, dit-on, produisaient de la fiction, afin de les convaincre qu'il y a tout bénéfice pour eux à s'y remettre aujourd'hui ?
Désormais il convient en effet d'être offensif. Chaque jour les auteurs deviennent plus pauvres, les attaques contre leur porte-monnaie surgissent de partout, et parfois des instances censées les protéger. Comme vous le savez, les répertoires de la SACD ne sont pas étanches, je viens de la télévision et la radio m'a menée au théâtre, aussi mon regard sur le métier d'auteur est-il non corporatiste. A ce titre je souhaite être au Conseil d'Administration la voix d'auteurs considérés comme mineurs ou non représentés, parce qu'œuvrant dans des secteurs de la fiction qui ne relèvent pas des genres « nobles » comme le cinéma, le théâtre, l'opéra ou la fiction télévisuelle de prime time...
Bien cordialement
Caroline de Kergariou